Penser à l’empreinte carbone d’un site ou d’une application : un devoir pour les professionnels et les porteurs de projets
Avec près de 4,66 milliards d’utilisateurs actifs d’Internet dans le monde en 2021, la consommation énergétique du web est devenue un sujet de préoccupation majeur. Bien que virtuels, les sites web et les applications ont un coût énergétique réel. Comprendre cet impact et savoir comment le minimiser est essentiel non seulement pour la planète, mais aussi pour la performance et la visibilité de votre projet digital.
Les sources d’émissions
- Centres de données : Ils consomment près de 3% de l’électricité mondiale et pourraient être responsables de 5,5% des émissions mondiales d’ici 2025. Pour mettre cela en perspective, cela équivaut à l’empreinte carbone de l’aviation mondiale. Le refroidissement des serveurs est l’un des principaux postes de consommation.
- Transmission des données : En 2020, Internet a consommé environ 7% de l’électricité mondiale. Chaque Go de données transféré équivaut à environ 7 kWh d’électricité. Pour donner un exemple concret, regarder une vidéo en HD sur YouTube pendant une heure consomme autant d’énergie qu’un réfrigérateur pendant 24 heures.
- Appareils des utilisateurs : En moyenne, un smartphone consomme 2 kWh par an, un ordinateur portable 72 kWh et un ordinateur de bureau 194 kWh. Si l’on considère que 3,5 milliards de personnes possèdent un smartphone, cela représente une consommation annuelle de 7 milliards de kWh.
L’impact des médias riches
Un site avec de nombreuses images et vidéos peut générer 1,6 kg de CO2 par visite. À titre d’exemple, un site de streaming vidéo comme Netflix consomme l’équivalent énergétique d’un pays comme la Belgique en un an. De plus, le streaming vidéo représentait 60% du trafic Internet mondial en 2019.
L’importance de l’optimisation :
- Minimisation du code : Réduire le code de 10% peut entraîner une économie de 3% en émissions de CO2. Par exemple, le site de la BBC a réduit son empreinte carbone de 90% en optimisant son code et ses images.
- Compression des images : Une image non optimisée peut peser jusqu’à 1 Mo, contre 200 Ko pour une image optimisée. Cela signifie que si un site reçoit 10 000 visites par jour, cela pourrait représenter une économie de 8 Go de données transférées chaque jour.
- Mise en cache : Elle peut réduire la consommation d’énergie de 40% en évitant les téléchargements répétés. C’est comme si vous allumiez et éteigniez votre voiture à chaque fois que vous vous arrêtez à un feu rouge, au lieu de la laisser tourner.
Solutions durables
- Hébergement vert : Greenpeace estime que si Internet était un pays, il serait le sixième plus grand consommateur d’électricité. Opter pour un hébergeur utilisant des énergies renouvelables est donc crucial. GreenGeeks par exemple est un hébergeur web qui remplace, par le biais de crédits énergétiques, trois fois la quantité d’énergie utilisée par leurs serveurs. De la même manière IONOS (anciennement 1and1), notre partenaire (voir footer) est un hébergeur dit vert certifié (https://www.ionos.fr/environnement).
- Conception éco-responsable : Des outils comme Website Carbon permettent d’évaluer l’empreinte carbone d’un site. Selon leurs données, le site web moyen produit 1,76 grammes de CO2 par page vue. Si un site reçoit 10 000 visites par jour, cela équivaut à planter 500 arbres par an pour compenser son empreinte carbone.
Le double enjeu de l’optimisation
Optimiser un site pour réduire son empreinte carbone est un double enjeu. D’une part, un site léger et rapide est plus respectueux de l’environnement. D’autre part, Google favorise les sites bien optimisés dans ses résultats de recherche. En effet, la vitesse de chargement est l’un des critères de classement de Google. Ainsi, un site éco-responsable est également plus susceptible d’obtenir un meilleur classement sur les moteurs de recherche, ce qui se traduit par une meilleure visibilité et potentiellement plus de trafic.
Sensibilisation et éducation
Il est essentiel de sensibiliser les développeurs et les décideurs aux enjeux environnementaux du numérique. Des initiatives comme The Green Web Foundation offrent des ressources précieuses à cet égard. De plus, des formations et des certifications en conception web durable commencent à émerger, montrant l’importance croissante de ce domaine.
L’empreinte carbone du numérique est un enjeu majeur pour notre avenir. En tant que professionnels, nous avons la responsabilité de concevoir des sites et des applications respectueux de l’environnement, tout en offrant une expérience utilisateur de qualité. C’est un défi, mais aussi une opportunité d’innover et de se démarquer.
Et qu’en est-il des coûts de développement ?
Prendre en compte l’impact carbone d’un site ou d’une application lors de sa conception engendre certes des coûts et un temps supplémentaire. Cependant, ces investissements doivent être mis en perspective avec les opportunités offertes par une telle démarche. Nous explorons ce sujet en détail dans notre article intitulé « L’éco-conception web : Vers des sites plus respectueux de l’environnement » .